samedi 15 janvier 2011

La soudure

La soudure

Pour les montages électroniques, on ne peut pas utiliser n’importe quelle soudure achetée dans le commerce.
En général, la première erreur commise par le débutant et toujours lourde de conséquences, est, justement, d’acheter une soudure quelconque en ignorant qu’il puisse exister une différence entre la soudure commune et la soudure spéciale électronique.

La soudure est un alliage, composé d’étain pur et de plomb, et dont le pourcentage est habituellement indiqué sur l’emballage avec deux nombres, par exemple 60/40, 50/50 ou 33/67.
Le premier indique la quantité d’étain.

Le second indique la quantité de plomb.
La soudure utilisée en électronique peut se trouver en fil de plusieurs diamètres différents. Ce qui nous sera le plus utile sera une bobine de soudure de diamètre 2 mm pour les gros travaux et de 1 millimètre ou mieux 8/10 de millimètre pour les soudures courantes.
Plus encore que la qualité du fer à souder, la qualité de la soudure a une importance extrême. Le fer à souder a la mission de chauffer de façon temporaire les éléments et de porter la soudure à sa température de fusion, tandis que la soudure elle-même a la mission de réunir électriquement et pour une longue durée plusieurs éléments entre-eux. Un fer de piètre qualité, pourvu que sa panne soit propre, assurera toujours sa mission. Une mauvaise soudure, elle, entraînera toujours, à terme, une panne. Si nous n’avions qu’un seul conseil à vous donner ce serait : lésinez sur tout, sauf sur la qualité de la soudure !
A l’intérieur de ce fil et sur toute sa longueur, imperceptible à l’oeil nu, se trouve une pâte chimique dite « désoxydante », qui, durant la chauffe, fond en même temps que la soudure.


Dès que le désoxydant entre en contact avec une patte oxydée, il réagit instantanément en brûlant la fine couche d’oxyde et de saletés toujours présentes sur la sur face, permettant ainsi à la soudure de se déposer sur un métal parfaitement propre et d’y adhérer.
Les alliages de soudure les plus communs sont :
60/40 : Cet alliage, composé de 60 % d’étain et de 40 % de plomb, est la seule à pouvoir être utilisée pour les montages électroniques.
On trouve à l’intérieur de cette soudure un désoxydant non corrosif qui nettoie par faitement les sur faces à souder sans provoquer de « dégradation moléculaire » des métaux.
En fait, cette soudure n’étant pas acide, on n’obtiendra jamais de phénomène d’électrolyse, même lorsque l’on devra souder ensemble plusieurs types de métaux différents.
Cette soudure fond à une température d’environ 190-195 degrés.
50/50 : Cet alliage ne peut pas s’utiliser dans les montages électroniques, non seulement parce qu’il contient une quantité plus impor tante de plomb, mais également parce qu’on y trouve un désoxydant légèrement acide qui entraînerait, avec le temps, une corrosion de la piste de cuivre du circuit imprimé.
Cet alliage fond à une température d’environ 210-215 degrés.
33/67 : Cet alliage, composé de 33 % d’étain et de 67 % de plomb, sert seulement à souder les récipients car il contient un désoxydant très acide.
Il fond à une température d’environ 250-255 degrés.

Les désoxydants de mauvaise qualité

Il faut savoir qu’il existe des types de soudure à 60/40 contenant un piètre désoxydant. Si vous deviez en utiliser, vous vous en apercevriez dès la première soudure.
Tous les désoxydants d’excellente qualité laissent sur les bords des soudures un petit voile vitrifié transparent de couleur jaune, qui se casse et s’ef frite comme du verre si vous appuyez dessus à l’aide d’une aiguille.
Les désoxydants de mauvaise qualité, eux, laissent au contraire sur les bords de la soudure une substance caoutchouteuse très foncée. Si vous la touchez à l’aide d’une aiguille, elle vient s’y coller comme du chewing-gum.
La soudure qui laisse ce genre de dépôt doit être absolument écartée car, dans le cas où vous devriez souder deux pistes très proches, ce désoxydant, qui a toujours une très faible résistance ohmique, laisserait une patine conductrice qui relirait électriquement les pistes voisines.
Les expériences effectuées sur ces désoxydants caoutchouteux montrent qu’ils agissent comme une résistance carbone invisible de quelques milliers d’ohms. Si vous avez déjà soudé des composants sur un circuit imprimé avec un désoxydant de mauvaise qualité, il faudra le nettoyer méticuleusement en le faisant disparaître à l’aide d’un coton-tige imbibé d’un solvant pour peinture, que vous trouverez dans n’importe quel magasin spécialisé. Si vous ne retirez pas ce désoxydant du circuit imprimé, il ne pourra jamais fonctionner correctement ou même jamais fonctionner du tout, car toutes les pistes resteront reliées entre elles par la faible résistance ohmique dudit désoxydant.

Accessoires utiles

Nous vous conseillons de vous procurer, en plus du fer à souder et de la soudure, ces quelques accessoires très utiles :
- des limes à ongles « carton », qui vous serviront pour retirer des fils de cuivre émaillé leur verni isolant.
- une petite boîte en métal, très utile pour poser le fer à souder entre deux soudures (voir figure 138) et pour recueillir d’éventuelles gouttes de soudure fondue qui, autrement, pourraient tomber sur votre plan de travail et l’endommager.
Une simple boîte à bonbons (ou à sardines !) fera un par fait support lorsque vous y aurez fait une encoche sur un bord pour permettre le bon maintien du corps du fer à souder.
- un morceau de feutre ou d’éponge, qui, humecté au préalable avec de l’eau, vous permettra d’y frotter la panne pour la débarrasser des surplus de soudure ou des résidus de décapant brûlé.
- une pince coupante spéciale électronique, outil indispensable pour couper  les pattes des composants dépassant de la surface du circuit imprimé.

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